Mon aquarium nano-récifal de 100 litres et une affaire d'éclairage.
Un nano-aquarium récifal, dès le départ, l'expression peut choquer puisque un aquarium marin semble atteint de nanisme!
Par définition, un "
NANO AQUARIUM RECIFAL" intègre des invertébrés marins, que ce soient des coraux ou des invertébrés marins (crevettes, Bernard l'ermite, étoiles de mer, ophiures, ...) alors
qu'un aquarium marin se contente généralement de poissons d'eau de mer en termes d'habitants de l'écosystème captif que constitue un bac. La
photosynthèse est absolument primordiale dans ce modèle de gestion d'un
aquarium, avec mise en avant de la
chlorophylle des algues qui vont rapidement devenir un élément essentiel dans la maintenance d'un système DSB. Des habitants microscopiques de l'aquarium pourront devenir des
êtres hermaphrodites pour favoriser l'émergence d'une micro-vie chargée de consommer les bactéries mortes.
La méthode DSB est proche de la méthode Jaubert (de l'ex-directeur de l'aquarium de Monaco,
Jean Jaubert); le principe de base est un lit de sable épais, ou "Deep Sand Bed" (D.S.B.) en anglais. Les avantages de ces méthodes de maintenance pour de petits aquariums marins semblent évidents en théorie :
un appareil comme un écumeur d'eau de mer n'est pas un outil utile, il est même logiquement inutile. Pourtant, dans un nano-aquarium récifal, il faut surmonter d'autres obstacles, et en particulier l'isolement de l'aquarium qui n'a pas de système de débordement, régulièrement appelée surverse. D'un autre
coté, cela présente un avantage, il n'est pas nécessaire d'installer un système Durso pour aquarium afin de réduire le bruit de cascade. J'ai d'ailleurs tenté d'orienter ce nano-aquarium vers une maintenance d'organismes issus de la Mer Rouge et en particulier le golfe d'Aqaba. Mais certaines difficultés
d'approvisionnement ont vite mis à mal cette prédisposition... à mon grand regret. Toutefois, il n'y a aucun souci pour se procurer certains animaux comme la fameuse crevette déparasiteuse Lysmata amboinensis qui reste un standard (facile) dans un bac récifal ou des
anémones de mer pour aquarium qui orneront facilement différentes zones de la colonne en hauteur dans le bac.
Cet aquarium recifal de 700 litres sera séparé de mon installation en eau de mer, un peu tortueuse de 5000 litres, afin d'y faire vivre quelques espèces très précises. En effet, l'installation récifale de 5000 litres a eu 10 ans à fin 2009 et les effets du vieillissement commencent à se faire sentir : il est
temps de penser à une rénovation en profondeur. Ainsi, depuis 2 ans, j'effectue de nombreux tests et études sur divers aquariums afin de valider (ou non) des choix technologiques : éclairage de l'aquarium marin à base de HQI, de tubes néons T5, de diodes LED, de lampe Plasma (
à proscrire!), ou
d'une combinaison de plusieurs techniques d'éclairage d'un aquarium récifal sensé recevoir des coraux SPS.
À noter que dans cet aquarium marin, j'exploiterai les qualités de la zéolithe et plusieurs réacteurs seront associés à la décantation; l'éclairage sera vraisemblablement concentré sur 4 réflecteurs Lumenarc en 250 Watts et ballasts électroniques Lumatek, renforcé par des rampes d'éclairage LED Weipro.
L'éclairage HQI de mon 100 litres.
Faisons déjà une remarque très importante à propos de l'utilisation et l'insertion des lampes HQI à culot E40 (les lampes HQI à double culot, type R7S et FC2 sont moins impactées) dans leur connecteur : la partie dans l'enveloppe de verre de la lampe comporte une soudure qui ressemble à un téton, celle-ci
doit toujours être positionnée vers le haut afin d'obtenir une parfaite émission du spectre de la lampe. Le métal en fusion dans l'intérieur de l'enveloppe, peut, au refroidissement, se déposer dans la soudure, et ne pas fusionner complètement lors des prochains allumages de la lampe, modifiant ainsi le
spectre initial. C'est pour cette raison que la soudure doit toujours être positionnée vers le haut.
Les ampoules HQI à double culot (ou en navette) comme les lampes 70, 150 W R7S ou 250 FC2, pose moins de problème puisqu'il n'y a pas à visser; ainsi, il suffit de respecter le bon sens/coté d'origine de la soudure,
qui est soit vers le haut, soit sur le coté. Théoriquement, le placement de la lampe dans le connecteur empêche toute erreur de positionnement.
L'expérience sur mon aquarium DSB nano-récifal de 100 litres date d'Août 2008 pour la mise en eau. Il y a de nombreux points positifs, comme la méthode DSB, et d'autres moins encourageants sur le long terme par rapport au projet initial. Les petits aquariums récifaux sont finalement assez délicats à
maintenir au top et si la méthode DSB m'apporte de nombreuses satisfactions, j'ai commis des erreurs de populations avec des invertébrés fouisseurs dans le lit de sable épais. Note de Décembre 2013 : cet aquarium nano-récifal DSB a tenu ses promesses près de 5 ans, preuve que la méthode est valable quand on
prend le temps de s'occuper passionnément d'un tel bac.
On n'oubliera pas qu'un aquarium récifal, même s'il est essentiellement destiné à recevoir des invertébrés, il peut également accueillir de superbes animaux dont on peut dire que lorsque
le poisson devient chirurgien.
C'est vraiment une jolie maxime que certains mariniers pourraient exulter et éructer dans un bar de port du littoral.
En avril 2012, soit près de 4 ans après la mise en eau de ce nano-aquarium, quelques conclusions viennent de cette expérience : la méthode DSB est fiable lorsqu'on la prend avec ses qualités mais également ses défauts. Toujours sans écumeur, on constate rapidement que
si les nitrates sont parfaitement maîtrisés par cette méthode, il n'en est rien des phosphates. Sur ce dernier point, c'est une note de 0 absolu que cette méthode mérite! Et mise à part des changements d'eau pour juguler et réguler ce paramètres si sensibles pour la maintenance d'une aquarium avec des
coraux, seul l'ajout d'un écumeur pourrait venir pallier cet inconvénient. Mais avec un écumeur, on s'éloigne beaucoup du principe même de la méthode DSB de Ron Shimeck.